Millenium 1 : Les hommes qui n'aimaient pas les
femmes
Millenium 2 : La fille qui rêvait d'un bidon
d'essence et d'une allumette
Stieg Larsson
Editions Actes Sud
Synopsis
Tome 1 :
Ancien
rédacteur de Millénium, revue d'investigations sociales et
économiques, Mikael Blomkvist est contacté par un gros industriel
pour relancer une enquête abandonnée depuis quarante ans.
Dans
le huis clos d'une île, la petite nièce de Henrik Vanger a disparu,
probablement assassinée, et quelqu'un se fait un malin plaisir de le
lui rappeler à chacun de ses anniversaires.
Secondé
par Lisbeth Salander, jeune femme rebelle et perturbée, placée sous
contrôle social mais fouineuse hors pair, Mikael Blomkvist, cassé
par un procès en diffamation qu'il vient de perdre, se plonge sans
espoir dans les documents cent fois examinés, jusqu'au jour où une
intuition lui fait reprendre un dossier.
Régulièrement
bousculés par de nouvelles informations, suivant les méandres des
haines familiales et des scandales financiers. lancés bientôt dans
le monde des tueurs psychopathes, le journaliste tenace et l'écorchée
vive vont résoudre l'affaire des fleurs séchées et découvrir ce
qu'il faudrait peut-être taire.
Tome 2 :
Tandis
que Lisbeth Salander coule des jours supposés tranquilles aux
Caraïbes, Mikael Blomkwist, réhabilité, plus célèbre et pugnace
que jamais, s'apprête à publier dans Millénium un dossier aux
allures de brûlot sur un trafic de prostituées des pays de l'Est
impliquant des personnes haut placées. A son grand désarroi, Mikael
n'a plus de nouvelles de Lisbeth depuis des mois, mais il la voit une
nuit dans les rues de Stockholm échapper de justesse à une
agression.
Quand
les deux journalistes qui enquêtaient pour Millénium sont
assassinés, Lisbeth, suspectée, se retrouve traquée par la police
et les médias. Mikael sait ce qu'il lui doit, et compte bien payer
sa dette.
Mêlant femmes violentées, crapules avides et sombres
salopards l'intrigue trépidante de ce deuxième volet permet enfin
d'éclairer le passé de l'une des héroïnes les plus originales et
les plus fascinantes de l'histoire du polar, la cultissime Lisbeth.
Avis
Les
objets ont parfois une fonction symbolique et mémorielle.
Aujourd'hui, ce sont ces deux premiers tomes qui s'avèrent l'être
pour moi. Symbolique dans le sens où cette trilogie m'a été
conseillée par une âme philanthrope, protagoniste de confiance.
Merci ! Quelle belle découverte !!
Et
mémorielle, parce qu'il y a des livres qui nous fascinent de part le
caractère de certains personnages...Bien évidemment, je fais
allusion à Lisbeth Salander ... Petit bout de femme asociale et
charismatique... Tout ce que j'adore ! Quelqu'un aurait le
numéro de Lisbeth Salander ?, je veux bien aller me heurter à
sa noirceur... Nous devrions bien nous entendre...
Sérieusement,
ces deux premiers tomes sont fascinants, bien ficelés et addictifs.
J'aime être transportée quand je lis. J'ai été gâtée. Je me
garde le dernier tome de Stieg Larsson bien au chaud. Paul Sweeney le
disait « Vous savez que vous avez lu un bon livre lorsque quand
vous tournez la dernière page vous avez la sensation que vous venez
de perdre un ami »...
Cette
série polar est pourtant un véritable pavé pour chacun de ses 3
tomes, mais ils restent toujours trop courts pour moi.
Les
personnages principaux de Mickael et Lisbeth ont été fabuleusement
bien construits par l'auteur. Ils sont attachants et leur vie, leurs
démélés nous fascinent et ils finissent par nous embarquer avec eux
dans leurs périples. L'univers est sombre et froid. Oui, nous sommes
en Suède après tout. Un verre d'Aquavit pour vous réchauffer ?
Héros
et anti-héros atypiques, thriller bien différent de ce que l'on
connaît avec les polars américains... Nous sommes peut être en
présence de personnages atypiques, mais au moins nous pouvons
profiter d'un thriller réaliste dans un décor de poudreuse et de
glace...
Une
atmosphère complémentaire dans cette dualité : une saga sombre et tumultueuse dans un cadre blanc, calme et
serein...
Les
personnages secondaires tiennent une place très importantes et aucun
n'a été bâclés ou réduits à une présence inutile.
J'avoue
malgré tout que la teneur de ce récit nous tient en haleine grâce
à la présence charismatique du personnage de Lisbeth. On rentre
réellement dans l'histoire de Stieg Larsson quand la présence de
cette nana surgit. Sans elle, le roman n'aurait pas la même teneur, ni la même saveur et
serait invariablement plat. Femme complexe, mystérieuse,
asociale, chétive sans être anorexique, brillante contrairement aux
apparences et traînant un passé « merdique ». Fine
psychologue, mémoire photographique ahurissante (on lui soupçonne
même d'être atteinte d'un syndrome d' « aspi »),
fine analyste... Les scènes de violence et d'abus que subit cette
fille sont parfois dures et difficiles à encaisser... Mais elle
ramasse pour mieux riposter...
Mickaël
Blomkvist, journaliste, est l'amant de toutes les femmes. Parce que
ce type ne leur apparaît sans doute pas bien compliqué, elles
terminent toutes dans son lit et lui ne s'interdit jamais de coucher aussi bien avec les femmes
mûres qu'avec la pubère post-adolescente rachitique à l'image de
la sombre anorexique... Toutes les femmes sont bonnes à satisfaire.
Moi, je comprends pourquoi il « kiffe » tant cette fille,
Lisbeth Salander.... Les opposés s'attirent... Lui est hyper
sociable, elle, est carrément aux antipodes.. Mais, un détail les
réuni, ils ont l'esprit aussi torturé l'un comme l'autre et ils
sont tous les deux animés par la hargne d'aller jusqu'au bout de
leur investigation. Ce sont des acharnés et ils ne sont efficaces
que dans la difficulté voire l'adversité.
En
ce qui concerne les intrigues de ces deux tomes, j'ai une préférence
pour celle du premier. Possible que la découverte en soit la
raison...
Je
terminerai enfin cette longue chronique sur ce paragraphe :
« Elle
rêvait d’un bidon
d’essence et d’une allumette. Elle le voyait imbibé d’essence.
Elle pouvait sentir physiquement
la boîte d’allumettes dans sa main. Elle la secouait. Ça faisait
du bruit. Elle ouvrait la boîte
et choisissait une allumette. Elle l’entendait dire quelque chose
mais fermait ses oreilles et n’écoutait
pas les mots. Elle voyait l’expression de son visage lorsqu’elle
passait l’allumette sur le grattoir.
Elle entendait le raclement du soufre contre le grattoir. On aurait
dit un coup de tonnerre qui
dure. Elle voyait le bout s’enflammer.
Elle
esquissa un sourire totalement dépourvu de joie et se blinda.
C’était
la nuit de ses treize ans. »
Les découvertes du genre, j'adore...!!!
Note :
10/10